Fiche technique A4 = Aggregat 4 V2 = Vergeltung Waffe 2 (arme de représaille n°2)
Premier engin balistique stratégique sol / sol
Longueur : 14,03 m largeur : 3,56 m Diamétre : 1,65 m
Poids à vide: 4 tonnes Poids au décollage: 12 tonnes
Charge explosive : 1 tonne d’Amatol ou Nippolit
Poids du carburant : ( A-Stoff = oxygène liquide ) : 4,7 tonnes
( B-Stoff = Alcool ): 2,8 tonnes
Poids des liquides de la turbopompe : 0,0076 tonne de Permanganate de potassium ( Z-Stoff )
0,175 tonne de Peroxyde d’Hydrogéne ( T-Stoff )
Le mélange de ces deux liquides produisait une vapeur qui se mélangeait dans la chambre de combustion à l’oxygène liquide et à l’alcool envoyés sous pression.
Portée : 270 kilomètres (pour les premiers modèles) jusqu’a 380km sur des versions ultérieures
Développement
La fusée Allemande prend ses origines en 1930, dans les travaux d’associations privées regroupant divers scientifiques . Les recherches seront ensuite développées au centre de KUMMERSDORF puis de PEENEMUNDE Ouest sur la côte Baltique sous la direction du Capitaine Walter Dornberger et du scientifique Werner Von Braun. Le projet de la fusée A4 est apparu en 1936 succédant à l’A1, l’A2 puis l’A3 pour aboutir avec succès à son premier tir le 3 octobre 1942. Les mois suivants allaient être consacrés à son perfectionnement technique puis à sa préparation comme arme stratégique.
Les Sites dédiés à la fusée A4V2
- Des sites de tir et de stockage sous bunker
Le 18 décembre 1942 un plan de déploiement militaire est élaboré suite à la décision de Hitler en date du 22 novembre stipulant que l’A4 devait être préparée et tirée à partir d’installations bétonnées. Les premiers travaux des “Sonderbauten” ( Constructions Spéciales) débutent à la fin du mois de mars 1942 sur les lieux suivants :
– EPERLECQUES : initialement site de tir pour A4V2 puis usine de production pour oxygène liquide
– WIZERNES : prévu comme site de stockage pour les fusées puis aménagé comme site de tir
– SOTTEVAST dans le Cotentin
– BRECOURT ( jusqu’en décembre 1943)
– RINXENT : stockage puis production d’oxygène liquide
– CAUMONT et DIEPPEDALLE
Suites aux nombreuses opérations de bombardements, ces différents sites furent abandonnés en dépit de nouvelles techniques de construction sensées accroître leurs protections. - Des sites de préparation pour A4 nommés ”Feldspeicher“
La préparation des fusées A4/V2 avant le tir n’était pas effectuée sur le lieu même du lancement. Des centres de préparation en vue des lancements avaient été construits bien à l’écart. L’arrivée des A4/V2 se faisait par voies ferrées dans ces centres de préparation avec un stockage provisoire avant l’acheminement vers les zones de tir. Ces Feldspeicher étaient prévus à proximité des zones de tir avec tout un ensemble d’alvéoles de stockage et un réseau de routes bétonnées ou utilisés par des petites locomotives du type Decauville. - Des centres de stockage
Au nombre d’une dizaine situés dans le Nord de la France mais également à l’arrière de la zone prévue pour le déploiement ainsi que sur les voies d’approvisionnement. - Des unités de tir mobiles utilisant des sites dispersés sur la région Cette nouvelle forme de déploiement s’est imposée à partir du début de l’année 1944 suite aux attaques aériennes sur les gros ouvrages. Tout un dispositif à donc été mis en place dans les régions prévues pour le tir des fusées A4V2.
Dans les départements du Nord et du Pas de Calais près de 23 sites de tir pour A4 furent aménagés dans les forêts ou parfois dans les parcs de certains châteaux bien à l’abri des regards indiscrets. Chaque site de tir était composé de deux à trois aires de lancement voir même plus sur quelques uns. Ces constructions prenaient la forme de simples dalles de béton de 20m sur 11m ou encore d’emplacements uniquement gravillonnés. Ces sites de tir sont difficilement identifiables.
Dans la région du Cotentin prés de Cherbourg d’autres sites de tir avaient été également édifiés mais également abandonnés suite au débarquement Allié.
Les installations de lancement du Nord de la France ne furent jamais opérationnelles suite à la Libération de la région en septembre 1944.
Premier tir opérationnel le 8 septembre 1944 sur la ville de PARIS réalisé par la 444ème Batterie Expérimentale ( Lehr und Versuchsbatterie 444 ) déployé avec le Gruppe Süd au sein du Artillerie Abteilung 836 en Ardenne Belge.